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Le Premier ministre ouvre la 1ère édition du Salon de l’industrie de Guinée

SIG 2021

Le Premier ministre ouvre la 1ère édition du Salon de l’industrie de Guinée

Ce lundi 20 décembre, s’est ouverte dans un réceptif hôtelier de Conakry, la 1ère édition du Salon de l’industrie de Guinée (SIG). «Industrie et chaîne de valeurs, vecteurs de la croissance inclusive», c’est le thème de cette première édition. L’initiative est du ministère de l’Industrie et des PME en collaboration avec AFRI Compétence, le secteur privé et l’appui de l’ONUDI (Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel). Ce salon coïncide avec la 32ème commémoration de la Journée de l’industrialisation de l’Afrique.

Le défi est de marquer de façon irréversible le grand retour de l’industrie guinéenne, de conforter et de développer les activités des différents exposants et des visiteurs pendant cette période de crise sanitaire de COVID-19.

Ce salon se tient le 20 et le 21 décembre avec une troisième journée consacrée à une excursion au niveau de certains sites industriels. Il sera marqué aussi par des panels de hauts niveaux, des ateliers de vulgarisation du cadre de programmation pays pour un développement industriel inclusif et durable d’un montant de 22 millions de dollars et du diagnostic du secteur industriel. Les échanges autour du thème devront conduire à une meilleure compréhension des problématiques et des enjeux liés à la performance industrielle. Pour ce faire, il s’agira de favoriser les gains de productivité, améliorer la qualité des produits pour une meilleure compétitivité du cycle industriel afin de saisir les opportunités offertes par la ZLECAF; optimiser la gestion des chaines de valeurs pour maximiser la création d’emplois manufacturiers; sensibiliser les chefs d’entreprise sur la nécessité d’avoir des ressources humaines qualifiées en adéquation avec la 4ème révolution industrielle.

Le président du Comité d’organisation, Alphadio Idriss Hann, a rappelé que le SIG 2021 qui est couplé avec la «Semaine de l’industrialisation de l’Afrique », célébrée sous le thème: «Industrialiser l’Afrique, un engagement renouvelé vers une industrialisation inclusive et durable et une diversification économique». Pour lui, la réforme du secteur industriel en profondeur doit se traduire par des réformes innovatrices engagées comme ce salon par la Direction nationale de l’industrie qui offrira des opportunités d’affaire à travers les compétences guinéennes et africaines issues du même domaine et faire face aux défis de la croissance. Parmi les résultats attendus de ce salon, il y a entre autres : le renforcement de la coopération sud-sud dans le domaine de l’industrie sous toute sa forme ; la création d’un guichet unique ; le partage d’expérience entre les acteurs du secteur industriel, l’entreprenariat PME, PMI et l’obtention du financement pour les projets retenus lors SIG.

Accompagnant ce salon, le représentant Pays ONUDI, Ansoumane Bérété, a souligné que son institution voit dans le SIG 2021 un signal fort pour amorcer le passage à l’action concrète au niveau de la Guinée. Pour lui, le développement industriel est une importance capitale pour une croissance économique inclusive et soutenue dans les pays africains. «L’industrie peut améliorer la productivité, accroitre les capacités de la main d’œuvre et générer des emplois en introduisant de nouveaux équipements et de nouvelles techniques. L’industrialisation avec des liens solides avec le reste de l’économie nationale aidera les pays africains à atteindre des taux de croissance élevée et à diversifier les économies», dit-il. Selon lui, la Guinée est l’un des pays africains dont le destin industriel se montre des plus prometteurs, un potentiel extraordinaire. «En dépit de ces immenses potentialités, les défis de développement de la Guinée restent parmi les plus importants au niveau du continent. La valeur ajoutée manufacturière dans le PIB tangue autour de 10% et cette analyse nous amène à identifier de nombreux défis et en rapport avec le ministère de l’Industrie et tous les départements sectoriels concernés, nous avons au niveau de l’ONUDI mis en place une approche et un contenu programmatique pour adresser un certain nombre de ces défis qui se traduit aujourd’hui dans une étude diagnostique qui sert de base pour permettre au pays d’avancer dans le processus de formulation d’une nouvelle politique nationale de développement industriel, qui soit non seulement inscrit dans le temps, mais qui soit capable de porter cette transformation structurelle nécessaire». Et de revenir sur la célébration de la journée de l’industrialisation de l’Afrique : «Chaque année, la journée de l’industrialisation de l’Afrique se célèbre. Au niveau de la Guinée, nous essayons au mieux possible d’accompagner le gouvernement à le célébrer avec l’implication du secteur privé. Aujourd’hui, la célébration de cette année couplée au Salon de l’industrie de Guinée, il y a un contenu que le gouvernement a voulu donner à cette célébration. On a voulu apporter une connotation concrète  et plus proche de la réalité à cette célébration cette année. C’est toute la différence avec une forte implication du secteur privé dans la célébration cette année, avec un focus marqué sur les réflexions du point de vue du secteur privé, mais également du point de vue de la nécessaire réflexion sur les réformes à faire, notamment dans le cadre de la transition en cours pour poser les bases d’une véritable industrialisation de la Guinée qui se fait par un certain nombre d’opportunités majeures, mais également de contraintes majeures. L’une des opportunités majeures aujourd’hui, c’est la zone de libre échange continental africain (ZLECA) qui se veut être un moteur de la transformation industrielle du continent. Comment poser les bonnes questions au niveau de la Guinée pour qu’elle ne rate pas le coach par rapport à la ZLECA ? Deuxièmement, une contrainte majeure. La contrainte majeure aujourd’hui, la Guinée comme la plupart des Etats, subit les impacts fâcheux de la crise du COVID-19 sur l’économie dans son ensemble, les sociétés, mais plus importants sur le secteur industriel. Donc, comment poser les réflexions aujourd’hui pour que la Guinée s’inscrive dans le mouvement de mieux construire le futur. Et notamment mieux construire le futur de l’industrie, moteur de transformation économique. C’est un élément au centre des réflexions de ce salon. En tant qu’ONUDI, la touche particulière que nous apportons à ce salon, c’est qu’en rapport avec le ministère de l’Industrie et des PME, nous avons réalisé une étude diagnostique industrielle. C’est le point de départ de tout processus de formulation de politique industrielle. Aujourd’hui, la Guinée est en grand besoin de formuler une politique industrielle ambitieuse, cohérente et qui soit inscrite dans l’aire du temps et qui prend en compte les évolutions au niveau régionale et au niveau mondiale». Enfin, M. Bérété a salué la coopération dynamique entre l’ONUDI et la Guinée sous l’impulsion du ministère du Commerce, de l’Industrie et des PME, la collaboration active de tous les départements sectoriels concernés.

Le ministre du Commerce, de l’Industrie et des PME, Dr Bernard Goumou, a rappelé qu’en se référant à l’Agenda 2063 de l’Union africaine et à l’Agenda 2030 des Nations Unies, la Guinée, à l’instar de nombreux pays africains, a initié de vastes programmes qui sont en phase de cadrage pour accélérer la transformation industrielle et la promotion du contenu local dans tous les secteurs économiques. Même que cette industrialisation qui doit être compétitive, inclusive et durable permettra une mise en œuvre facilitée des Accords de la zone de libre échange intercontinental (ZLEC). «Le SIG 2021 se veut une interface de concertations, de rencontres, de partages d’expérience et de savoir-faire entre les compétences guinéennes, africaines et mondiales dans le domaine du développement industriel. Il permettra de mettre en place des outils nécessaires à l’atteinte des objectifs d’un développement industriel durable et inclusif». M. Goumou précise que les enjeux de ce salon sont énormes. L’absence de transformation structurelle a des répercussions sociales importantes. «En Guinée, 60% de la population a moins de 24 ans, mais 23% de cette jeunesse ne sont ni employés ni scolarisés ni en formation selon les données de l’ONUDI. Or, 56% de notre PIB proviennent de nos exportations. Ce taux est net supérieur à celui des pays de référence, mais en même temps 94% de ces exportations sont des minerais d’alumine et l’or. Tandis que les produits manufacturiers n’occupent que 3% des importations. En plus, la majorité de notre population vit encore du secteur agricole qui procure 60% des emplois contre 26% dans le secteur industriel. Le manque de capacité locale dans l’agro-industrie entraine une dépendance considérable à l’égard des importations, même des denrées alimentaires de base et ne permet pas à la Guinée de bénéficier des opportunités que l’intégration régionale des marchés pourrait l’offrir dans le cadre de la CEDEAO et de la ZLECAF. Le remplacement de ces importations par des produits alimentaires transformés localement semble offrir un potentiel de développement de ce secteur. C’est pourquoi notre  ministère mettra l’accent sur la promotion de la transition de dépendance aux matières premières vers un secteur industriel plus diversifié, résilient et moderne », conclut le ministre du Commerce, de l’Industrie et des PME, Dr Bernard Goumou.

Ouvrant cette première édition du SIG, le Premier ministre, Mohamed Béavogui, a indiqué que l’industrie est essentielle pour le développement d’un pays. Pour lui, la Guinée ne peut pas faire l’économie d’un développement industriel dynamique harmonieux. «Le SIG est une opportunité offerte aux acteurs et aux partenaires du secteur privé d’échanger sur la problématique et les enjeux liés à l’industrialisation de la Guinée. Le secteur privé guinéen continue d’être confronté à d’énormes défis qui l’empêchent de jouer pleinement son rôle de moteur de la croissance économique. C’est pourquoi nous accordons à l’industrie guinéenne toute sa place dans le développement inclusif et durable de la Guinée. Elle tirera tous les secteurs d’activité du pays, en particulier le secteur agricole dont le potentiel de réduction de la pauvreté est immense. La Guinée a pour objectif d’augmenter la valeur ajoutée du secteur manufacturier dans le PIB qui est présentement environ 11%. Pour ce faire, le gouvernement engagera une synergie sur tous les pré-requis à l’industrialisation. Aussi, le gouvernement travaillera à l’amélioration du climat des affaires afin de favoriser une transformation structurée de l’économie guinéenne avec l’implication effective des acteurs du secteur privé et de la société civile. Le processus engagé sera irréversible. Pour relever ce défi, le gouvernement guinéen sous le leadership du Colonel Mamadi Doumbouya, le Président de la Transition, invite l’ensemble des acteurs du secteur privé à une unité d’action à travers un patronat unifié et une chambre de commerce, d’industrie et d’artisanat opérationnel. Ce qui permettra au gouvernement de promouvoir le dialogue public-privé comme un élément essentiel de la gouvernance et de la conception et de la mise en œuvre des politiques publiques en relation avec toutes les parties prenantes», conclut-il.

 

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